Le 7 septembre 2019, le retable et le maître-autel de l’église Notre-Dame de la Nativité seront inaugurés en présence, notamment, du Gouverneur de la Province de Namur et du Bourgmestre de Gedinne. Ces derniers mois, ces œuvres patrimoniales ont été restaurées avec le soutien du Fonds Jacques et Christiane Barbazon, géré par la Fondation Roi Baudouin. Des études, financées par la Province de Namur et menées en collaboration avec l’IRPA, ont en outre permis de dater le bois et la polychromie du retable, et d’en préciser l’origine.
Il faut remonter à 2014 pour trouver les origines de cette restauration. Cette année-là, à la demande de la commune de Gedinne, la Province de Namur finance une étude historique et sanitaire du retable de Gedinne. Cette étude, réalisée par la restauratrice Fanny Cayron et l'historienne de l'art Élisabeth Van Eyck a alors pour but de faire un état des lieux du retable et d'établir des pistes de restauration et de financement.
La Fondation Roi Baudouin prendra ensuite le relais, soutenant la restauration du retable par le biais du fonds Jacques et Christiane Barbazon. Entamés en juillet 2018, les travaux de restauration ont duré plus de six mois et mobilisé une équipe de restaurateurs d’œuvres d’art qui sont intervenus en atelier et au sein même de l’église. Quatre restauratrices ont ainsi travaillé in situ sur le retable et l’autel, bâtis en bois polychromé et doré, et divisés en six compartiments présentant des scènes de la Passion du Christ et de la vie de la Vierge. "Nous avons refixé la polychromie, nettoyé le tout et effectué des retouches afin d’homogénéiser l’ensemble", explique Fanny Cayron, responsable de la restauration.
D’autres éléments ont également été restaurés : "Les volets ainsi que deux antependia ont été démontés et traités en atelier par des spécialistes de chaque discipline. Un antependium en toile peinte a été enlevé de son châssis pour être déverni, retouché puis reverni. L’autre, constitué de textile brodé, a été nettoyé et une partie de la soie qui le compose a été remplacée à l’identique. Les deux niches suspendues dans le chœur de part et d’autre du retable sont elles aussi parties en atelier pour être traitées par anoxie, une technique de désinfection qui a permis de tuer les insectes xylophages qui les avaient attaquées".
Autant d’éléments qui ont retrouvé leur place et leur splendeur d’antan, et qui seront encore davantage mis en valeur grâce à un nouveau système d’éclairage.
Patrimoine exceptionnel
En marge de ces travaux, une étude a été menée en collaboration avec les services de l’IRPA (Institut Royal du Patrimoine Artistique) afin de préciser la datation du bois et de la polychromie du retable, ainsi que son origine. Une démarche qui a mêlé observations visuelles, connaissances techniques, analyses microscopiques de coupes et de la composition des pigments et liants. Fanny Cayron : "L’étude a pu confirmer que le retable a été réalisé à la fin du XVIème siècle par des artisans locaux, de la région de Dinant. C’est assez rare : à l’époque, les retables étaient essentiellement fabriqués en Flandre. Cette découverte rend donc le retable de Gedinne particulièrement intéressant et ouvre des perspectives de recherche pour le patrimoine dans cette région".
En pratique
L’inauguration du retable restauré aura lieu le samedi 7 septembre à 16h en l’église Notre-Dame de la Nativité (Grand Place à Gedinne), en présence notamment de Denis Mathen, Gouverneur de la Province de Namur et Président du Comité de gestion du Fonds Jacques et Christiane Barbazon, Vincent Massinon, Bourgmestre de Gedinne, et Dominique Allard, Directeur à la Fondation Roi Baudouin.
Grâce au soutien de la Province de Namur, une conférence sur l’histoire et la restauration du retable sera donnée par Fanny Cayron. Elisabeth Van Eyck, qui a collaboré à l’étude historique et stylistique du retable, y sera associée.
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